Cette interview a étée publiée dans le fanzine accompagnant la compilation "The onion most dangerous game", sortie en 1994.

Quels souvenir gardes-tu de tes premiers groupes ? Pourquoi t'es-tu ensuite retrouvé seul ?

Mes expériences de groupes me paraissent aujourdh'ui très proches de mes experiences sportives. Etre, jouer, élaborer, travailler, se déplacer en équipe de sport ou en groupe de musique ce fût une continuité véritable pour moi et sous cet angle là, ce sont de bons souvenirs. Puis l'activité musicale à vraiment pris le pas, et j'ai voulu à cet instant, endosser seul, les reussites et les échecs de mes chansons, et ne donner d'ordre qu'à moi même.

Aujourd'hui, même si tu n'évolues plus dans le format "groupe", tu demeures néanmoins très entouré... (Bruno, Anne, De Foursaings, Anthony K...). Peut-on envisager toute cette "petite famille" comme un groupe au vrai sens du terme ?

Non, mais c'est vrai qu'aujourd'hui encore, j'aime enregistrer avec d'autres personnes... J'ai souvent besoin d'un batteur, de violonistes, de trompettistes ou même parfois d'un pianiste parce qu'ils connaissent leurs instruments mieux que moi. Leur savoir me permet d'entendre ce que j'ai envie d'entendre. Avec Anne et Bruno, je pense que le rapport est plus subtil. En tout cas, il ne s'agot surtout pas d'un groupe - Katerine, c'est moi.

D'autre part l'envie de jouer Live avec des gens ne s'est-elle pas sentir ailleurs ?... Quelle a été l'impulsion pour mettre sur pied les STANISLAS ?

Je dirai juste que c'est une activité sportive plaisante (j'adore jouer de la batterie)

Si on écoute bon nombre de choeurs dans tes chansons, on te devine assez fan des BEACH BOYS ! Si c'est le cas, peux-tu nous expliquer ta vision du groupe de Brian Wilson ?

Oui, j'aime les BEACH BOYS. Je pense tout de suite à une dizaine de chansons remarquables ("Don't talk, put your head...", "Wonderful", "Surf's up", "Vegetables"...) comme autant d'instants rares et privilégiés, où le temps semble suspendu pour toujours. Cela peut paraitre risible, mais écouter ces chansons sont de véritables expériences religieuses pour moi, de grandes plénitudes. Je crois que chez Brian Wilson, les hamonies vocales travaillent à cela, alors que pour moi bien sûr, le choeurs ont d'autres fonctions disons... plus quotidiennes.

Je crois savoir que tu apprécie les musiques sud-américaines, brésiliennes... Comment les as-tu découvertes ? Qu'est-ce qui t'attire dans celles-çi ?

Et bien c'est un curieux rapport, car lorsque j'ai commencé à jouer de la guitare, j'ai tout de suite et instinctivement, posé mon pouce sur les deux cordes basses et l'index, le majeur et l'annulaire sur les quatre autres (comme un joueur de Bossa-Nova...) Pourtant, je n'ai rien d'un brésilien...mais j'ia toujours joué de cette façon. Aujourd'hui, je me rends compte que certaines de mes chansons ont une couleur bossa-nova, empiriquement et par inadvertance - sans prémiditation. C'est depuis que je connais Joao Gilberto, Carlos Jobim, Astrud Gilberto... et j'aime ces disques. Mais je pense qu'ils se moqueraient s'ils écoutaient mes chansons comme de la bossa-nova.

Ecoutes-tu de la musique classique ?

Oui, j'écoute aprfois des pièces au piano de Chopin, Satie, Shenberg que j'aime.

Ecoutes-tu encore du rock ?

Oui, bien sûr, beaucoup... et du jazz aussi

Y aura-t-il à l'avenir d'autres "productions parallèles", petits fléxis, etc... ?

Oui, j'espère.

Après l'hommage à Johnny Thunders, via "A diary of a lover" sur le premier album, deux questions nous viennent à l'esprit : Pourquoi lui ? Y aura-t-il un nouvel hommage sur ton second album ?

Je n'ai jamais voulu rendre un hommage à Johnny Thunders. Je voulais juste ce passage de "Diary of a lover" collé entre mes deux chansons. Rien de plus. Quant à "L'éducation anglaise", je ne me souviens pas du moindre hommage, ou alors, sans faire exprés.

A propos, est-ce vrai que sur celui-ci, seule Bruno chante ? Si oui, pourquoi ? N'es tu plus satisfait de ta voix ?

Je n'ai jamais été satisfait de ma voix. Aussi, sur "L'éducation anglaise", Bruno, ma soeur, chante la moitié des chansons et Anne ma compagne, l'autre moitié. Les chanter aurait été un problème pour moi et je trouve ça mieux ainsi. Aujourd'hui seulement, je recommence à enregistrer ma voix.

Tu prévois pourant des concerts solo très prochainement, cela peut paraitre paradoxal... pourquoi ce choix ? Comment cela va-t-il se passer ?

Je ne suis pas en mesure de le savoir, je serai tout à fait seul sur scène. Je pense qu'avec une guitare comme seul instrument (et ma voix), mes chansons seront retournées comme un gnat. Je trouve cela assez intéressant pour les personnes qui viendront les écouter avec le disque en tête.

Comment expliques-tu le phénomène de ton succés au Japon ? Cela t'a-t-il surpris ? Aimerais-tu y aller ?

A vrai dire, je suis assez sceptique. Peut-on raisonnablement parler de phénomène...? Ceci dit, je me sens assez mûr pour mon baptème de l'air.