Helena apparaît ici comme une Carla Bruni dévergondée. Comme une Keren Ann méditerranéenne. Comme une Jane Birkin un peu coquine. Et Philippe Katerine serait son Serge Gainsbourg à elle. En effet, c’est le dandy décalé qui signe avec elle l’essentiel de cet album, d’une délicieuse pureté. Un disque à la sensualité dorée au soleil, où le frottement des cordes de la guitare est comme une caresse sur la peau ("Quand tu dors"). Helena possède une de ces voix qui ne vous lâche plus, dès qu’elle vous a atteint. Elle vous confie ses secrets au creux de l’oreille, tandis que c’est comme un piano d’enfant qui lui prête ses notes. Elle n’oublie pas de susurrer, même avec la plus grande innocence, les vérités les plus crues.
"L’Âge de ma mère" raconte avec une lucidité presque gênante l’histoire de la rose qui fane au soir de sa vie. On se laissera bercer par ses souvenirs de gamine ("Aux quatre vents" qui balance avec la nonchalance d’une chanson d’Anna Karina). Tout l’album est ainsi débordant de moments de tendresse, de confidences intimes et des rêves d’une petite fille qui a du mal à grandir, mais qui n’en fait pas une maladie ("Mary Poppins"). Un disque nature, qui ressemble à une chambre d’enfant. Ramon Allones