« J’ai eu d’abord le scénario d’ "Un homme un vrai" et les endroits où se caleraient les chansons. Comme elles devaient être composées avant le tournage, j’ai dû trouver quelques idées rapidement, que je chantais illico aux frères Larrieu, chez Jean-Marie. A cette période, on se voyait peut-être une fois par semaine et ils réagissaient prestement à chaque écoute ; j’avais ma guitare, mon petit magnéto et je tentais sur place de (re)formuler ce qu’ils cherchaient. Par exemple, l’idée d’une chanson en rupture comme 300 000 années s’imposa, l’un voulant un lyrisme envolé, l’autre du romantisme. Le collage se fit là, par ce processus de proposition-réaction immédiat, c’est ainsi que nous avons avancé jusqu’à la musique additionnelle…
Pour la chanson Un Homme un vrai, j’étais sur le tournage pour accompagner à la guitare les acteurs chantant en direct. Il y avait cette nudité, ces voix fragiles, ces crissements de parquet et de lit. Cette rudesse liée aux grands sentiments c’était déjà très beau sur place. Mais sur l’écran ça m’a carrément fait fondre.
Au final, j’ai adoré le film littéralement. Je trouve l’association Fillières-Amalric extraordinaire (je suis fou des deux), ce mélange de classicisme et d’audace me ravit et je me sens très privilégié d’avoir participé à ça. Après l’avoir vu la première fois, j’ai marché très longtemps dans Paris en riant tout seul. Les gens me regardaient bizarrement et je fumais cigarette sur cigarette.
Au-delà des chansons et des thèmes du film, j’ai envisagé ce disque comme une suite de variations hors-champs d’ Un homme un vrai. » Katerine